Omicron: des réponses sur les symptômes et les tests rapides

Que sait-on de plus sur les symptômes reliés au variant Omicron ?

Les symptômes restent semblables à ceux provoqués par les variants précédents, les plus courants étant le mal de gorge, la toux, la congestion nasale, le mal de tête, les douleurs musculaires généralisées et la grande fatigue.

La perte de l’odorat et du goût ne semble plus aussi courante que lors des vagues précédentes, notent maintenant quelques études. « On ne peut plus se fier à ce symptôme, ni à d’autres plus graves observés au cours de la pandémie », note le virologue Benoit Barbeau.

En France, la Santé publique a publié vendredi dernier des observations qui abondent en ce sens. La perte d’odorat ou du goût n’a été rapportée que dans 9 % des cas soumis à des enquêtes.

Les symptômes d’Omicron pourraient aussi apparaître plus rapidement, puisqu’une durée d’incubation raccourcie semble se confirmer.
 

Est-ce que contracter Omicron peut ressembler à avoir un rhume ?

Oui, mais pas nécessairement, répond M. Barbeau, professeur à l’UQAM. « Le message a été ajusté et on a rappelé durant la période des Fêtes que ça pouvait être relativement léger et s’apparenter à un rhume. »

Il ne faut pas « additionner » les symptômes pour décider de s’isoler, insiste-t-il : « Le mot d’ordre est simple : peu importe le symptôme parmi ceux sur la liste, le nez qui coule, la gorge qui gratte, une petite toux, même s’il vous semble banal, considérez que vous êtes possiblement infecté par le virus. »

Même si vous avez l’impression d’un rhume léger, il peut s’agir d’Omicron. Il y a  également la possibilité de transmettre le virus, même sans symptômes », rappelle quant à lui David Juncker, professeur d’ingénierie biomédicale à l’Université McGill.

Est-ce que les tests rapides antigéniques sont fiables pour détecter Omicron ?

« Oui », est la réponse courte de M. Juncker. « Ils pourraient être moins sensibles, mais la différence n’est pas encore significative », nuance-t-il.

Le 28 décembre, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a notamment mis en garde sur le fait que des tests antigéniques détectent bel et bien le variant Omicron, mais « qu’ils pourraient avoir une sensibilité réduite ».

Ce qui ne veut pas dire qu'il faut se priver de test rapide : « Même s’ils s’avéraient moins sensibles à Omicron, ils détectent les personnes positives dans leur phase infectieuse, donc contagieuse. C’est ce qui est essentiel pour couper la chaîne d’infection », insiste ce spécialiste.

Les tests antigéniques réagissent à la présence d’antigènes à la surface du virus, alors que les tests PCR détectent tout matériel génétique du virus. Santé Canada exige néanmoins que les taux de détection des tests rapides approuvés au pays soient presque équivalents à celui des tests PCR.

Or les tests PCR détectent des cas positifs durant « des semaines » après l’infection initiale, ce qui fait dire à M. Juncker que la « barre est trop haute » pour l’approbation des tests rapides. « Comparons des pommes avec des pommes, donc des tests antigéniques avec d’autres, pas avec les PCR », illustre-t-il. C’est la « culture des tests » et la « méfiance » qu’il faut maintenant changer, croit-il, en faisant la promotion de tests répétitifs aux résultats rapides, au moment où la charge virale est susceptible d’être élevée.
 

J’ai eu un test négatif et ensuite un test positif. À quoi devrais-je me fier ?

Au test positif, puisque les « faux positifs » sont très rares.

Un « faux négatif » indique seulement que la charge virale n’était peut-être pas assez élevée au moment du test. « Si vous êtes dans la phase d’incubation du virus, vous venez d’avoir un contact avec une personne infectée, vous pouvez être négatif », expose le professeur de l’Université McGill.

« Si vous étiez asymptomatique ou symptomatique léger, il y a des chances que vous soyez négatif », abonde Benoit Barbeau. L’idéal serait donc de répéter le test rapide, s’il n’y avait pas de pénurie, disent les deux experts.
 

Devrais-je prélever l’échantillon dans ma gorge, en plus du nez pour mon test rapide ?

Sous le mot-clic en anglais #SwabYourThroat (Prélève dans ta gorge en français), plusieurs internautes se sont mis à publier des tests rapides positifs, affirmant avoir prélevé un échantillon dans leur gorge plutôt que dans leur nez.

Une étude récente — publiée mais pas encore révisée par les pairs — avance que les échantillons prélevés dans la gorge plutôt que dans le nez augmentent les performances de certains tests PCR.

L’idée n’est pas farfelue, puisqu’il est possible que plus de particules virales se retrouvent dans la gorge que dans le nez, reconnaît Benoit Barbeau.

Il invite cependant à une grande prudence, puisque les tests n’ont pas nécessairement été conçus pour être effectués de cette façon. « Dans la gorge, d’autres composés pourraient fausser les résultats. Il faut donc attendre d’avoir des directives claires de la part des compagnies qui développent ces tests ou par les autorités gouvernementales », dit-il.

David Juncker diverge d’opinion sur cet élément : « Le test n’a pas été approuvé dans ce cadre-là, mais si on attend d’avoir la certitude que c’est la chose à faire, on se prive d’une meilleure détection maintenant », argumente-t-il.

Il est d’avis que les recommandations devraient même changer rapidement : « Si je pense avoir des symptômes, j’échantillonne la gorge et le nez avec le même écouvillon. Et je répète une journée plus tard », détaille-t-il.

En Ontario, le ministère de la Santé a indiqué en décembre que les tests de certaines compagnies, dont Panbio et BD Veritor, pouvaient admettre des échantillons provenant à la fois de la gorge et du nez.

Il n’y a pas d’indication que les tests rapides distribués au Québec, la plupart de marque BTNX, fonctionnent avec ce type de prélèvement. La méthode n’est pas non plus approuvée par Santé Canada en ce moment.

« Si on voulait vraiment avoir l’assurance, on ferait un test tous les jours. Mais c’est impossible en ce moment », déplore M. Juncker.
 

Si j’ai été infecté, devrais-je recevoir tout de même ma troisième dose ?

Pour l’instant, les données scientifiques ne permettent pas de déterminer si une infection avec Omicron offre une protection au moins équivalente avec la dose de rappel. Un document de l’Institut de santé publique du Québec (INSPQ) daté du 16 décembre dernier, note qu’une dose de rappel chez une personne « ayant déjà reçu 2 doses de vaccin et ayant fait une infection confirmée est peu utile ».

L’administration de la dose de rappel n’est donc pas encore considérée « nécessaire » pour ces personnes, mais pourrait être injectée à la demande, après un intervalle minimal de huit semaines.

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