Montréal se prépare à faire face au variant Omicron

Les autorités espèrent repousser la transmission communautaire d’Omicron comme elles l’ont fait avec le variant Delta lors de la troisième vague.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Les autorités espèrent repousser la transmission communautaire d’Omicron comme elles l’ont fait avec le variant Delta lors de la troisième vague.

Devant la menace d’Omicron, la Santé publique de Montréal passe à l’offensive. Les contacts des personnes infectées par ce nouveau variant seront isolés, même s’ils sont adéquatement vaccinés. Des classes pourraient aussi être fermées plus rapidement si un cas est déclaré.

C’est ce qu’a signalé la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, lors d’un point de presse mercredi. Elle était accompagnée de Sonia Bélanger, présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et représentante du centre de commandement COVID-19 de la métropole.

Les autorités espèrent, avec cette approche vigoureuse, repousser la transmission communautaire d’Omicron comme elles l’ont fait avec le variant Delta lors de la troisième vague, au printemps.

Pour le moment, un seul cas du variant Omicron a été recensé à Montréal. Il s’agit d’un voyageur asymptomatique et doublement vacciné, présentement en isolement. « On n’a pas d’indication de transmission communautaire », a dit la Dre Drouin.

Hausse des cas

 

Omicron ou pas, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 augmente sans cesse à Montréal depuis cinq semaines. On en compte en moyenne 250 par jour, ce qui équivaut au sommet de la quatrième vague, observé à la mi-septembre, a précisé la directrice régionale.

Les moins de 11 ans sont les plus touchés. Certains quartiers sont aussi plus affectés : Anjou, Saint-Léonard, Pointe-aux-Trembles, Saint-Michel et Côte-des-Neiges. La Santé publique dénombre actuellement 180 éclosions actives, dont sept en milieu d’itinérance.

Selon la Dre Drouin, la prudence est de mise, le temps qu’on en sache davantage sur Omicron. Bien des inconnues demeurent concernant ce nouveau variant : sa transmissibilité, sa résistance au vaccin ou non ainsi que sa dangerosité.

Alors, des partys de Noël à 25 personnes, ou pas ? La Dre Drouin n’a pas fait de recommandation — cela relève de Québec, a-t-elle d’abord répondu. « J’aurais plus tendance à être dans une perspective prudente au moment où on se parle, a-t-elle affirmé. S’il y a des rassemblements, idéalement des gens vaccinés. Si vous avez des symptômes, pas de rassemblement, allez vous faire tester. Et dans la mesure du possible, si vous êtes dans un trois et demi, 25 dans un trois et demi, c’est peut-être pas recommandé. »

Même réserve quant aux partys de bureau. Dans un restaurant, dix personnes maximum peuvent être assises à une même table, a-t-elle rappelé. « De toute manière, je pense pas qu’il y a des gens qui organisent des grandes fêtes avec alcool et danse et tout ça, a-t-elle poursuivi. Pour le moment, c’est pas dans les recommandations actuelles. »

Les hôpitaux se préparent

 

Les autorités suivent de près le nombre d’hospitalisations. Au moment de la conférence de presse, 97 personnes atteintes de la COVID-19 étaient hospitalisées sur le territoire montréalais, dont 31 aux soins intensifs.

Le réseau de la santé se prépare à en accueillir davantage. Les hôpitaux sont d’ailleurs en état d’« alerte » depuis une semaine, a indiqué Sonia Bélanger. « Nos plans de contingence sont prêts, a-t-elle assuré. Près de 500 lits pourraient être attribués à des patients qui auraient besoin d’être hospitalisés. »

Compte tenu de la pénurie de personnel, les établissements de santé devront toutefois « faire des choix ». « Ça veut dire réduire un peu l’ensemble des interventions chirurgicales », a reconnu Sonia Bélanger. Les répercussions seraient toutefois moindres que lors de la première vague, a-t-elle spécifié, puisque l’ensemble des hôpitaux montréalais accueillent désormais des cas de COVID-19, et non pas seulement certains hôpitaux désignés.

Selon la Dre Drouin, il faudra encore deux semaines pour mesurer l’effet de la montée des cas sur les hospitalisations. Il reste aussi à voir si Omicron inflige des symptômes plus graves aux malades.

Vacciner les 5-11 ans avant Noël

D’ici là, la Dre Drouin incite la population à se faire vacciner. Depuis une semaine, les 5-11 ans peuvent recevoir une première dose. La vaccination va bon train dans certains secteurs comme Westmount et la ville de Mont-Royal, où plus de 20 % des enfants de cette catégorie d’âge ont déjà reçu une première injection. Ce pourcentage dépasse à peine les 3 % dans Saint-Léonard et Montréal-Nord, selon les données de la Santé publique.

Des chiffres qui n’étonnent pas Mylène Drouin. Dans ces quartiers, la campagne vaccinale chez les adultes a débuté au même rythme. Elle explique que les citoyens de Westmount et de Mont-Royal, par exemple, sont des « early adopters », des « gens motivés » qui prennent rendez-vous dans des centres de vaccination de masse.

La campagne de vaccination dans les écoles, elle, « vient de commencer », souligne-t-elle. « Il va y avoir des approches dans des écoles ciblées en priorité, dans des quartiers chauds, a indiqué la directrice régionale. La tournée [des écoles] va se faire dans les quartiers où on sait que les couvertures vont être plus basses. »

Selon Sonia Bélanger, environ 50 % des écoles de Montréal accueilleront des équipes mobiles qui vaccineront les élèves sur place. Les CIUSSS pourraient toutefois modifier leur tournée en fonction de la couverture vaccinale atteinte, a-t-elle précisé.



À voir en vidéo