Un premier cas du variant Omicron confirmé au Québec
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a confirmé qu’un premier cas du variant Omicron avait été détecté au Québec. Ce sont aussi 115 voyageurs en provenance des pays visés par ce nouveau variant du virus qui sont suivis de près par les autorités sanitaires de la province, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse, lundi, à Montréal.
Le variant Omicron a été qualifié de « préoccupant » vendredi par l’Organisation mondiale de la santé. Les deux premiers cas de ce variant sur le territoire canadien ont été détectés dimanche en Ontario. Les autorités sanitaires ontariennes ont confirmé lundi matin que ces deux personnes avaient d’abord transité par Montréal en revenant d’un séjour au Nigeria. Deux autre cas du variant Omicron ont été détectés en Ontario lundi, ce qui porte à cinq le nombre d’infections au variant préoccupant détectées au pays.
Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, a affirmé, lors de la conférence de lundi, que le cas détecté au Québec était également une voyageuse en provenance de ce pays. Les 115 autres voyageurs sur la liste fournie par Ottawa doivent s’isoler et devront subir des tests de dépistage supplémentaires.
Le criblage systématique de tous les autres voyageurs, mis en pause lorsque le variant Delta est devenu majoritaire, va reprendre, a affirmé le Dr Arruda.
Il faudra en effet environ deux semaines aux experts avant de dévoiler les premières analyses sur ce variant au Canada, évalue pour sa part le ministre Dubé, notamment en ce qui concerne « l’échappement vaccinal ». Il s’agit de la résistance du virus aux vaccins en circulation. Plusieurs experts en santé publique à travers le monde craignent que ce variant soit plus contagieux ou qu’il déclenche des symptômes plus graves.
Le premier ministre, François Legault, « souhaite de tout cœur » que la Santé publique donne le feu vert à la tenue de rassemblements familiaux de 20 à 25 personnes durant la période des Fêtes. « Il y a des considérations sanitaires, mais il y a des considérations aussi de santé mentale », a-t-il soutenu lors d’un impromptu de presse lundi soir.
Le ministère pourrait dévoiler les règles sanitaires du temps des Fêtes lundi prochain, le 6 décembre. « Ce n’est pas si loin que ça », a fait valoir M. Legault.
Les exigences de retour de voyage n’ont pas encore changé, ont dit M. Dubé et M. Arruda, mais elles pourraient évoluer au cours des prochaines semaines. Pour l’instant, les ressortissants en provenance de sept pays d’Afrique australe, ou ayant transité par ces pays, sont interdits d’entrée au Canada. D’autres pays pourraient s’y ajouter, comme le Nigeria, croit le Dr Arruda.
« J’éviterais les voyages non essentiels », a dit M. Dubé en réponse à une question des journalistes. Il revient au gouvernement fédéral d’imposer des mesures supplémentaires aux frontières, mais Québec a demandé de renforcer leur surveillance.
« Vivre avec le virus »
La province souhaite aussi obtenir 10 millions de tests d’autodépistage, notamment pour les services de garde. Plusieurs experts croient que cette manière de dépister est une bonne approche pour la période des Fêtes. Ce genre de test rapide est un « premier filtre » et une autre manière « d’apprendre à vivre avec le virus », a dit le ministre.
Les mesures sanitaires restent en vigueur, y compris la limite de dix personnes pour les rassemblements privés, a-t-il rappelé. Quant aux « partys de bureau », mieux vaut les tenir dans des environnements « plus contrôlés », comme les restaurants, et non pas dans des endroits privés. « On ne veut pas inquiéter les gens, mais, d’un autre côté, je veux qu’on soit conscients de ce qui est en train d’arriver », a-t-il ajouté.
Dans les sept derniers jours, la majorité des 6300 nouveaux cas de COVID-19 ont été détectés chez des personnes non vaccinées, y compris des enfants. La vaccination des enfants de 5 à 11 ans qui a commencé la semaine dernière va bon train, s’est néanmoins réjoui le ministre de la Santé. « Pour les gens qui ne sont pas encore vaccinés, ce nouveau variant est une raison de le faire », a réitéré M. Dubé.
Quant à la prise d’une troisième dose chez les groupes admissibles, « je trouve que ça avance très lentement », a-t-il admis. Un plan pour élargir l’accès à ces troisièmes doses à d’autres catégories d’âge, aux travailleurs de la santé ainsi qu’aux personnes immunosupprimées doit être annoncé plus tard cette semaine.
« Quand on a fait des assouplissements, on savait qu’il y aurait une augmentation des cas », a rassuré M. Arruda. L’augmentation du nombre d’hospitalisations est somme toute mineure, a-t-il ajouté.
Cette hausse a aussi été qualifiée de « contrôlable » par le premier ministre Legault en soirée. Pour l’instant, le taux de vaccination élevé des Québécois empêche une poussée semblable à celle observée aux États-Unis notamment, a expliqué le chef du gouvernement.
Réunis d’urgence à Londres, les pays du G7 ont appelé dans une déclaration commune à une « action urgente », qualifiant le variant Omicron de « hautement transmissible ». L’OMS a aussi prévenu que « la probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial est élevée ».
Avec Marco Bélair-Cirino