Pensionnats pour autochtones : le voyage d’une délégation canadienne au Vatican reporté

La délégation de représentants autochtones, qui devait être reçue par le pape François en décembre pour évoquer le drame des pensionnats pour autochtones, a annoncé mardi le report de son voyage, à cause de la menace du variant Omicron.
Le déplacement est reporté à « la première occasion en 2022 », ont précisé les membres de la délégation, avant un voyage du pape au Canada prévu la même année.
« Le risque d’infection et l’évolution imprévisible de la situation mondiale constituent une menace trop importante en ce moment, surtout pour les délégués âgés et les personnes qui habitent dans des communautés éloignées », a expliqué la délégation, dans un communiqué.
Cette dernière comprend des évêques et trois organisations autochtones — l’Assemblée des Premières Nations (APN), le Ralliement national des Métis et l’Inuit Tapiriit Kanatami.
Le pays est secoué depuis plusieurs mois par la découverte de plus d’un millier de tombes d’enfants près d’anciens pensionnats pour autochtones, institutions où étaient regroupés les enfants autochtones que le gouvernement souhaitait assimiler.
En octobre, l’Église catholique, qui gérait une partie de ses pensionnats, a présenté des excuses officielles aux peuples autochtones. Mais nombre d’entre eux attendent toujours du pape François qu’il vienne au Canada présenter des excuses officielles.
Entre le XIXe siècle et les années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats semblables à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.
Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4 000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel ».