«Party» de bureau du temps des Fêtes: les entreprises vigilantes

De son côté, l’Association restauration Québec rapporte ne pas avoir eu vent d’annulations et que la période de réservation se passe bien.
Photo: Darryl Dyck La Presse canadienne De son côté, l’Association restauration Québec rapporte ne pas avoir eu vent d’annulations et que la période de réservation se passe bien.

La découverte du variant Omicron incite des entreprises du Québec à se demander si elles maintiendront leur traditionnel party de Noël de bureau. Si quelques-unes ont déjà pris la décision d’annuler, plusieurs suivent la situation de près et attendent les directives de la Santé publique avant de changer leur fusil d’épaule.

Chez Rodeo FX, studio d’effets visuels numériques, la situation est analysée de près et on espère pouvoir maintenir la fête de Noël prévue à la mi-décembre. « On attend d’en savoir plus le 6 décembre », mentionne Robin Sempere, en charge des relations publiques.

La Santé publique doit donner plus de détails sur les règles sanitaires du temps des Fêtes lundi prochain. Les impacts du nouveau variant, potentiellement plus contagieux, ne sont quant à eux pas encore clairs.

De son côté, Ubisoft organisait déjà une fête de Noël pour ses employés en format hybride, avec un spectacle en ligne et un parcours immersif en personne. Chez la firme de communication Tact, l’évolution de la situation est suivie de près. L’entreprise avait prévu une fête fin janvier à New York et voulait en profiter pour célébrer ses 10 ans. « Il y a un mois, nous étions plus optimistes », mentionne Daniel Matte, associé fondateur.

« Nous avons dit à l’équipe que nous ne savons pas si, finalement, cela se ferait », ajoute-t-il, en précisant que rien n’a encore été réservé pour l’instant. « Nous regardons l’évolution de la situation et nous allons nous conformer aux règles sanitaires », dit-il.

Les sept pubs ludiques Randolph, qui offrent une formule « tout inclus » de party de Noël, ont quant à eux enregistré une première annulation lundi. Un employeur a aussi demandé à convertir en virtuel l’événement d’abord prévu en présentiel.

Le directeur des pubs Martin Montreuil s’attend à recevoir d’autres demandes du genre au cours des prochaines semaines. La menace d’Omicron plane. « C’est sûr qu’en tant qu’employeur, ils ne veulent pas prendre de risque », dit-il. Randolph dit suivre à la lettre les consignes de la Santé publique.

De son côté, l’Association restauration Québec (ARQ) rapporte ne pas avoir eu vent d’annulations et que la période de réservation se passe bien. « On va prendre le temps de suivre ce qui se passe et voir ce que Christian Dubé [le ministre de la Santé] dira », mentionne le directeur des affaires publiques et gouvernementales, Martin Vézina.

Du côté du Capitole à Québec, où des salles peuvent être louées, « pour l’instant rien n’a changé » et aucun client n’a annulé sa venue pour la période des Fêtes. « Nous restons à l’affût de l’actualité pour connaître les dernières nouvelles au sujet des mesures sanitaires », mentionne Anne-Marie Noreau, responsable aux communications et marketing.

Difficile de se prononcer

 

Faut-il ou non tenir des partys de bureau ? Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, peine à trancher la question. Le variant Omicron brouille les cartes, selon elle. « Avec l’avènement du variant Omicron pour lequel on n’a aucune information sur sa résistance à la vaccination et sur le développement de symptômes sévères ou non, c’est difficile de se prononcer », dit-elle.

Avant l’apparition d’Omicron, Roxane Borgès Da Silva jugeait « minime » le risque de tenir un party de bureau dans un restaurant qui exige le passeport sanitaire. Il est maintenant difficile de se positionner, pense-t-elle.

Elle juge toutefois que les règles sanitaires actuelles concernant les party de bureau sont « incohérentes ». Elle rappelle qu’un maximum de 25 personnes est accepté dans une salle privée louée, mais que dans les restaurants, les réservations de groupe sont autorisées sans limite de participants (à condition que dix personnes soient assises par table).

« Si dans un restaurant, on peut être 100, pourquoi dans une salle privée, s’il y a de la distanciation possible, on ne peut pas être 100 ? demande-t-elle. Est-ce que les restaurants sont mieux ventilés que les salles privées ? Il y a beaucoup de questions qui se posent. »

En point de presse lundi, le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé a souligné qu’il « n’est pas permis de louer un chalet pour aller faire son party de bureau ». « La règle est la même [que pour les rassemblements dans les maisons] : c’est dix personnes maximum », a-t-il précisé.

Avec Marie-Eve Cousineau

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