Une action collective autorisée contre les Oblats

Une action collective vient d’être autorisée contre les Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée pour de présumées agressions sexuelles qui auraient été commises principalement sur des enfants autochtones. Les faits allégués se seraient déroulés de 1940 à nos jours.
Dans son jugement rendu mardi, le juge Thomas M. David de la Cour supérieure indique que la congrégation religieuse ne s’est pas opposée à ce que l’action collective soit autorisée. Les Oblats sont même ouverts à trouver une « solution autre qu’un jugement », soit une entente à l’amiable, ajoute le magistrat.
Il n’a pas été possible de rejoindre dans l’immédiat le cabinet d’avocats Vincent, Dagenais, Gibson qui représente les Oblats pour commenter l’information. Me Alain Arsenault, qui pilote le dossier pour les victimes présumées, se dit prêt à négocier. « S’ils nous font une offre sérieuse, c’est sûr qu’on va regarder ça de près », indique l’avocat.
À ce jour, 210 victimes présumées d’agressions sexuelles commises par des Oblats se sont manifestées auprès du cabinet Arsenault, Dufresne, Wee. Des montants de 300 000 $ en dommages moraux, 150 000 $ en dommages punitifs et 150 000 $ en pertes pécuniaires sont réclamés pour chaque victime.
Environ 185 victimes présumées sont des Autochtones, principalement des Innus, des Attikamekws et des Anichinabées, précise Me Arsenault. Les allégations visent 39 religieux, dont les pères Alexis Joveneau, Omer Provencher, Edmond Brouillard, Raynald Couture et Édouard Meilleur. « En 35 ans de carrière comme prêtre, Joveneau a fait au moins 70 victimes, mentionne l’avocat. Et les victimes étaient abusées sur plusieurs années. On parle ici de multirécidivistes. »