Fitzgibbon veut aider Dubé à faire une place au privé en santé

Pierre Fitzgibbon a travaillé sur un plan de 200 millions avec le ministre de la Santé Christian Dubé.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Pierre Fitzgibbon a travaillé sur un plan de 200 millions avec le ministre de la Santé Christian Dubé.

Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon dévoilera le mois prochain une politique dotée d’un budget de 200 millions qui pourrait contribuer au plan du gouvernement visant à faire une plus grande place au secteur privé en santé.

La nouvelle version de la stratégie des sciences de la vie, pilotée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), a été élaborée en collaboration avec le ministre de la Santé Christian Dubé, a déclaré jeudi M. Fitzgibbon.

« Il ne pourra pas livrer son plan si les sciences de la vie, qu’on supporte au MEI, ne participent pas », a-t-il dit dans une entrevue au Devoir.

Le ministre a affirmé que le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) a besoin du secteur privé pour atteindre ses objectifs en télémédecine.

 

« Je pense que c’est important qu’on laisse le privé participer à certains services qui pourraient être offerts, a-t-il expliqué. On ne va pas privatiser la santé, on parle juste de certains services. »

M. Fitzgibbon a donné l’exemple de l’entreprise Dialogue, qui dispose d’une plate-forme de soins virtuels permettant les diagnostics à distance ce qui allège le trafic aux urgences.

« C’est champion », a-t-il dit en vantant les gains d’efficacité permis par ses services.

L’implication de M. Dubé dans la stratégie lui permettra de déterminer quelles ressources privées pourraient servir éventuellement au réseau de la santé.

« M. Dubé a des services qu’il veut offrir, changer, a-t-il dit. Est-ce qu’il le fait à l’interne avec le MSSS ou regarde dans les compagnies privées si certaines peuvent le faire ? »

Services essentiels

 

La stratégie, qui s’étalera sur trois ans, sera une nouvelle version de celle qui avait été annoncée par les libéraux en 2017. Le gouvernement de Philippe Couillard avait prévu 150 millions pour une période allant jusqu’en 2027. La pandémie a cependant incité le MEI à la remettre à jour.

Durant l’étude des crédits de son ministère, en commission parlementaire, M. Fitzgibbon a bien pris soin de préciser que le MEI est au service du MSSS, et non l’inverse.

« Il y a des services essentiels, sociaux importants qu’on ne peut pas laisser au privé », a-t-il prévenu en ajoutant que la stratégie n’est pas conçue autour du plan de refondation de M. Dubé.

Le gouvernement Legault prévoit injecter 100 millions de fonds supplémentaires à une somme équivalente qui n’avait pas encore été utilisée dans le plan de 2017. Au total, 200 millions pourront servir à stimuler les projets privés, a déclaré M. Fitzgibbon.

Selon le ministre, cette aide devrait servir à générer un investissement total d’un milliard de dollars durant trois ans.

En mars, le premier ministre François Legault avait déclaré que 20 % des solutions pour améliorer les services de soins de santé viendraient du secteur privé.

Par la suite, M. Dubé a dévoilé un plan qui prévoit plus de place pour le secteur privé. Jusqu’ici il a surtout mentionné que le secteur privé servira à rattraper les retards pour certaines chirurgies.

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