Dorismond se voit travailler main dans la main avec Dubé

La députée nouvellement élue de Marie-Victorin, Shirley Dorismond, croit avoir les outils pour devenir le bras droit de Christian Dubé dans sa quête pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire (TSO) et augmenter la part du privé en santé.
L’infirmière de formation, qui a obtenu 35 % des votes lundi dans l’élection partielle de la circonscription longueuilloise, se voit jouer un rôle d’importance dans l’avancement du plan de réforme de la santé présenté à la fin mars par le ministre de la Santé et des Services sociaux. Elle s’attend d’ailleurs à se voir offrir une place de choix aux côtés de M. Dubé.
« On m’a [dit] souvent que j’allais travailler avec M. Dubé. Je vais avoir quelques informations à suivre », indique-t-elle en entrevue avecLe Devoir, mercredi.
L’ex-représentante syndicale fera tout son possible pour mettre fin au recours au TSO dans le réseau de la santé, assure-t-elle. « C’est sûr que ça va prendre du temps. Il faut être honnête. Il faut apprendre à réorganiser notretravail et voir si tout ça fonctionne », dit-elle au téléphone.
Le système d’autogestion des horaires priorisé par le ministre Dubé aura ses effets, prévoit-elle. La preuve : il fonctionnait lorsqu’elle a posé le pied pour la première fois dans le réseau. « La réforme de 2015 a augmenté le temps supplémentaire obligatoire. Tandis qu’à mon entrée, on faisait nos propres horaires, puis on n’en faisait pas, de temps supplémentaire obligatoire », affirme Mme Dorismond.
Le TSO fait partie des principales doléances des organisations syndicales québécoises depuis plusieurs années. L’ancien employeur de Mme Dorismond, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), s’est même adressé à une instance internationale en février dernier pour déposer une plainte en « travail forcé ».
Interrogée sur ses relations avec ses ex-collègues syndicalistes, la nouvelle représentante de la Coalition avenir Québec (CAQ) dit « regarder à l’avant ». « Je n’ai pas demandé c’était quoi, leurs réactions. Ça ne me regarde pas. »
La recette « Dorismond »
Pour sauver le réseau de soins du Québec, il faut « faire plus et faire mieux en soins à domicile », en plus de recourir davantage au privé, soutient l’élue caquiste. Comme le premier ministre François Legault l’a déjà laissé entendre, 20 % des solutions passent par le privé, indique Mme Dorismond au Devoir.
« Pendant la pandémie, on a eu une des meilleures campagnes de vaccination dans le monde. Les pharmacies ont été d’une aide précieuse. Elles ont levé la main. Ça s’est fait rapidement, constate-t-elle. Personne n’a contesté ça. »
« C’est la preuve que ça peut être utile. On n’a jamais dit qu’on ferait payer qui que ce soit », ajoute-t-elle.
La 76e députée du groupe parlementaire de la CAQ place au rang de « priorité numéro un » l’ajout de prestations de service à domicile. « Tout est dans les ressources. Je crois qu’on a tous les professionnels possibles pour le faire », dit Mme Dorismond. Le projet pilote lancé récemment par l’Hôpital général juif de Montréal pour désengorger ses urgences pourrait devenir un modèle, constate-t-elle.« Ça pourrait être pérennisé », avance-t-elle.
Ministre ?
Shirley Dorismond soutient vouloir avancer « étape par étape » lors des six mois qui la séparent des élections générales. Elle ne refuserait toutefois pas un poste au Conseil des ministres.
« Je vais commencer par être députée de Marie-Victorin, puis on verra. […] La Coalition avenir Québec, c’est sûr qu’elle a toujours pris des gens issus de différents milieux. [Lionel] Carmant ou [Ian] Lafrenière, ce sont des personnes de terrain. Je pense que c’est important, le terrain », affirme l’infirmière communautaire de formation.
Le premier ministre Legault n’a pas procédé à un remaniement ministériel d’envergure depuis juin 2020, quand le ministre Dubé a accédé à la Santé, que Sonia LeBel a hérité du Conseil du trésor et que Simon Jolin-Barrette s’est vu confier la Justice.
Récemment, deux ministres caquistes annonçaient leur départ à venir de la politique active : il s’agit de Danielle McCann et Marguerite Blais. Les députées de Sanguinet et de Prévost ont toutefois prévu de terminer leurs mandats respectifs.
François Legault et Christian Dubé ont maintes fois réitéré au cours de l’élection partielle dans Marie-Victorin qu’ils souhaitaient voir Mme Dorismond accéder au gouvernement, parce que son expérience lui permettrait de « contribuer aux changements nécessaires en santé ».
Selon nos informations, la cérémonie d’assermentation de Mme Dorismond comme députée se tiendra d’ici la fin du mois.