Un premier débat sans remous dans Marie-Victorin

L’élection partielle de Marie-Victorin aura lieu le 11 avril.
Jacques Nadeau Le Devoir L’élection partielle de Marie-Victorin aura lieu le 11 avril.

L’absence de la meneuse dans les plus récentes projections, la caquiste Shirley Dorismond, a été déplorée à de nombreuses reprises par les candidats présents au premier débat électoral dans Marie-Victorin. La candidate est présentement en isolement en attendant le résultat d’un test PCR. Elle avait toutefois décliné bien plus tôt l’offre de participer à la soirée au cours de laquelle les candidats présents ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement Legault, a confié l’une des organisatrices au Devoir.

C’est dans une ambiance somme toute consensuelle que Pierre Nantel (Parti québécois), Émilie Nollet (Parti libéral), Shophika Vaithyanathasarma (Québec solidaire) et Martine Ouellet (Climat Québec) ont participé à ce débat en vue de l’élection partielle du 11 avril. Outre Shirley Dorismond, de la CAQ, la candidate conservatrice, Anne Casabonne, était aussi absente. Les quatre candidats présents se sont exprimés devant une trentaine de spectateurs dans une grande salle du campus Longueuil de l’Université de Sherbrooke.

Les personnes présentes, plutôt jeunes et silencieuses, se sont mobilisées à quelques reprises pour des applaudissements timides, surtout dirigés vers Martine Ouellet et Pierre Nantel. Le moment le plus animé a mis en opposition la cheffe de Climat Québec et la libérale Émilie Nollet, qui a affirmé que son parti voulait développer la production d’hydrogène vert. Ouellet a rétorqué : « L’hydrogène vert, c’est une solution un peu miracle ! Le gaz, il faut le sortir. » Dans la portion consacrée à l’environnement, elle a également lancé que « François Legault, c’est l’adversaire du climat ».

Le segment sur le racisme systémique, un enjeu souvent polarisant, a créé peu de discorde entre les différents candidats. Première à répondre à la question « Reconnaissez-vous l’existence du racisme systémique au Québec ? », la candidate libérale, Émilie Nollet, n’a pas hésité longtemps. « Oui, et je ne suis pas gênée de le dire », a lancé celle qui en était, selon ses propres dires, à son premier débat politique.

Seul le candidat péquiste, Pierre Nantel, a préféré parler de « racisme institutionnel », précisant que « la sémantique m’importe peu ». En conclusion du segment, la candidate solidaire a lancé, sourire en coin : « Je constate qu’on est tous un peu d’accord par rapport à la question du racisme systémique, il y a juste la personne concernée qui n’est pas là ». La remarque, référence à la candidate caquiste qui était la grande absente de la soirée, a suscité des éclats de rire dans la salle.

Mme Vaithyanathasarma a récidivé lors d’un segment sur les changements climatiques, pendant lequel les politiques environnementales de François Legault ont fait l’objet de tirs groupés des quatre candidats. « Le débat devrait s’appeler “On s’ennuie de Mme Dorismond” », a-t-elle remarqué en plaisantant. L’absence de cette dernière a été déplorée à plusieurs reprises par les candidats pendant la soirée.

Enjeux étudiants et transport en commun à l’honneur

Un segment consacré aux enjeux étudiants a permis aux candidats d’aborder un thème qui fait les manchettes en ce dixième anniversaire du Printemps érable, soit celui des frais de scolarité à l’enseignement supérieur. « Je suis fière d’être dans un parti qui veut la gratuité scolaire », a lancé Mme Vaithyanathasarma, avant de plaider pour la création de plus de logements « pour tout le monde, dont pour les étudiants » à Longueuil. Mme Nollet a quant à elle souligné que son parti voulait limiter l’indexation des frais de scolarité.

Dans un segment sur les transports en commun, le péquiste, Pierre Nantel, a plaidé pour que la ville de Longueuil soit mieux desservie. « On a besoin de transport en commun structurant d’est en ouest, particulièrement sur le boulevard Taschereau », a-t-il estimé. De son côté, la libérale Émilie Nollet a livré un plaidoyer pour une plus grande accessibilité des transports en commun aux « plus démunis », qui sont selon elle « exclus du développement du transport en commun ».

L’ex-ministre péquiste et fondatrice du parti Climat Québec, Martine Ouellet, a fait de l’indépendance du Québec le leitmotiv de sa soirée. À plusieurs reprises, elle a mentionné la « République du Québec » comme une manière, notamment, de mieux intégrer les immigrants. Elle a également soutenu que l’indépendance serait une manière de s’émanciper du « Canada pétrolier » et des « intérêts canadiens » dans la recherche universitaire.

Les absentes

 

La caquiste Shirley Dorismond s’est placée en isolement plus tôt dans la journée, en attente d’un résultat de test PCR. Elle avait cependant décliné l’invitation au débat bien avant son isolement. « Son équipe nous a dit qu’elle avait déjà deux débats cette semaine », a expliqué l’une des organisatrices de la soirée, Éliane Dextradeur.

La conservatrice Anne Casabonne avait, quant à elle, confirmé sa présence au débat, mais elle s’est rétractée vendredi dernier en invoquant qu’il y avait « trop de questions sur le climat et pas assez sur la santé », selon Mme Dextradeur.

L’événement était organisé par le Regroupement étudiant de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke et par la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke. Les thèmes des violences à caractère sexuel, de la Bourse du carbone et de l’attribution des bourses scolaires y ont également été abordés. Un autre débat, auquel les candidates conservatrice et caquiste ont pour l’instant confirmé leur présence, est prévu le 8 avril. En tout, ce sont douze candidats qui font campagne en vue de l’élection partielle dans la circonscription.

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