Legault promet de limiter les hausses de tarifs d’Hydro-Québec à moins de 4%

Les tarifs d’Hydro-Québec augmenteront en raison de la hausse importante qu’a connue l’inflation ces derniers mois.
Photo: Annik MH de Carufel Archives Le Devoir Les tarifs d’Hydro-Québec augmenteront en raison de la hausse importante qu’a connue l’inflation ces derniers mois.

Le premier ministre François Legault a promis mardi de limiter l’augmentation des tarifs d’Hydro-Québec à moins de 4 % en 2023.

M. Legault a ainsi réagi aux prévisions laissant entrevoir des hausses qui pourraient aller jusqu’à 5 % l’an prochain, en raison de l’appariement des tarifs au taux d’inflation.

« Je veux rassurer les Québécois, a-t-il annoncé en point de presse. Il n’y aura pas d’augmentation de 4-5 % ou plus des tarifs d’électricité le 1er avril 2023. On va prendre les moyens pour compenser les Québécois. »

M. Legault n’a pas précisé quelle forme prendra cette « aide ponctuelle » qui doit éviter un impact trop brutal de l’inflation sur les tarifs d’hydroélectricité.

« On va corriger la situation, on va prendre le meilleur moyen pour qu’entre autres la classe moyenne ne souffre pas de cette inflation », a-t-il promis.

M. Legault a défendu la décision de son gouvernement de légiférer pour apparier les hausses des tarifs d’Hydro-Québec avec le taux d’inflation, qui a bondi ces derniers mois en raison de la pandémie et plus récemment en raison de la guerre en Ukraine. Le projet de loi 34 avait été adopté en décembre 2019 sous bâillon.

« On voulait limiter l’augmentation des tarifs d’électricité à l’inflation, a-t-il précisé aux journalistes dans un corridor de l’Assemblée nationale. Par contre, on ne pouvait pas prévoir qu’il y aurait une inflation jusqu’à 4-5 %. »

En octobre 2019, M. Legault avait raillé l’opposition libérale, qui s’attaquait à son projet de loi sur l’appariement des tarifs à l’inflation.

« Je sais que l’ancien ministre des Finances pense que l’inflation pourrait monter à 5-6 %, disait-il. Je ne sais pas sur quelle planète il vit. L’objectif de la Banque du Canada est de le maintenir à 2 %, donc ça veut dire que les tarifs n’augmenteront pas de plus que 2 %. »

Des chèques non électoralistes

 

À une semaine du dépôt du prochain budget, M. Legault a affirmé que les Québécois peuvent s’attendre à recevoir un chèque qui devrait servir à atténuer la hausse de l’inflation pour l’année en cours. Le chef du gouvernement a expliqué qu’un montant « unique » sera distribué.

En fin de semaine, M. Legault a affirmé que le prochain budget, présenté la semaine prochaine, ne serait pas électoraliste, bien qu’il s’agisse du dernier d’ici le prochain scrutin d’octobre.

Le premier ministre a exprimé mardi sa conception d’un budget électoraliste en se référant à sa prédécesseure, Pauline Marois.

« On se souvient d’une première ministre qui était allée en hélicoptère et qui envoyait des chèques, qui augmentait les dépenses de tous les ministères, a-t-il rappelé. Nous, ce qu’on veut, c’est un budget où il y a un plan de retour à l’équilibre budgétaire. »

M. Legault a affirmé que sa distribution de chèques n’était pas électoraliste.

« Donner un montant unique pour compenser l’augmentation de l’inflation, ça permet aux plus petits revenus d’en profiter plus que les gros revenus », a-t-il déclaré.

Attaques de l’opposition

En Chambre, M. Legault s’est retrouvé sous le tir des partis de l’opposition, qui ont critiqué sa décision de forcer l’adoption du projet de loi 34.

Le député libéral Marc Tanguay a demandé au gouvernement de faire marche arrière avec ses dispositions législatives.

 

« Le fait que le premier ministre a été obligé, tantôt, de dire : “Faites-vous-en pas, dans 11 mois, on va vous envoyer un chèque”, c’est la preuve par A plus B qu’ils se sont trompés, a-t-il dit. Faute avouée à moitié pardonnée. Reconnaissez-le puis déposez un projet de loi pour réparer vos pots cassés. »

Québec solidaire a réclamé un gel des tarifs pour contrer l’inflation.

« Le premier ministre s’est trompé, a dit la députée Manon Massé. Pour un comptable, c’est surprenant. Mais les Québécois et Québécoises […] qui ont à payer ça, c’est chaque mois sur leur facture d’électricité qu’ils vont le trouver, le chemin du premier ministre. »

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