Le PQ propose d’investir 1,17 milliard de dollars pour un réseau «100% CPE»

S’il est porté au pouvoir, la Parti québécois (PQ) s’engage à investir 1,17 milliard de dollars sur cinq ans pour un réseau de services de garde « 100 % CPE », ont annoncé le chef Paul St-Pierre Plamondon et sa porte-parole pour la famille, Véronique Hivon, en conférence de presse vendredi dans le CPE La Petite-Patrie, à Montréal.
« Toutes les nouvelles places qui doivent être développées doivent l’être en CPE », a plaidé Mme Hivon, qui propose aussi de lancer « un vaste programme de conversion des garderies privées en places de CPE ».
« Il faut cesser ce système à multiples vitesses […] qui est comme un monstre à plusieurs têtes où personne ne s’y retrouve », a-t-elle déclaré.
M. Plamondon, lui, a qualifié le réseau actuel d’« anarchique, chaotique et incompréhensible », puisqu’il y a « toutes sortes de catégories d’institutions », et déploré le fait que de nombreux parents « sont sur des listes d’attente depuis des années ».
Le gouvernement caquiste de François Legault a annoncé à la fin d’octobre un financement de 3 milliards de dollars pour créer un total de 37 000 nouvelles places en garderie d’ici 2025.
« Il y a un développement qui s’amorce, de dizaines de milliers de places […] et ce n’est pas vrai qu’on va y aller au premier arrivé, premier servi, qu’importe la qualité du projet », a fait valoir Mme Hivon.
Pour le profit
Interrogée au sujet des coûts liés à sa proposition, elle a répliqué que « c’est une question de priorité », arguant que l’implantation des maternelles quatre ans risque de coûter bien plus aux Québécois.
Elle a appelé à « s’éloigner de cette obsession de mettre tous ses œufs dans le même panier des maternelles quatre ans », qui était l’une des promesses phares du gouvernement Legault.
« Nos enfants, ce n’est pas une question marchande, ce n’est pas une question de profit, c’est une question de leur donner le meilleur, a dit M. Plamondon. Tous les enfants au Québec ont droit à une place en CPE et au même niveau de qualité. »
Il a accusé les précédents gouvernements libéraux d’avoir « fait beaucoup de dommage dans le système » avec leur soutien au secteur privé, et les caquistes de « continuer dans le sillon qui a été tracé ».
Collaborer avec le privé
Mme Hivon a cependant tenu à préciser que son projet « ne compromet pas l’existence des garderies en milieu familial subventionnées, qui répondent dans certains milieux et pour certains parents à des besoins qui sont bien réels ».
Selon elle, plusieurs propriétaires d’établissements seraient enthousiastes à l’idée de se convertir en CPE.
« Les garderies privées, en ce moment, ont même à certains égards des places libres, avec le retour du tarif unique, avec la pénurie de main-d’œuvre. Pour les parents, c’est parfois moins avantageux d’avoir un enfant en garderie privée à 80 $ par jour que de rester à la maison.
« Ils voient bien que le système ne fonctionne plus », a-t-elle dit, promettant de « s’asseoir avec les garderies privées » pour trouver des solutions « dans la collaboration ».
Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse canadienne pour les nouvelles.