Hydro attend toujours le feu vert pour ses nouvelles bornes de recharge rapide

Le plan d'Hydro-Québec prévoit l'installation de 1600 bornes rapides de plus. Le Québec en compte déjà 200, ainsi que 1800 bornes standards.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir Le plan d'Hydro-Québec prévoit l'installation de 1600 bornes rapides de plus. Le Québec en compte déjà 200, ainsi que 1800 bornes standards.

Hydro-Québec attend avec impatience la décision de la Régie de l’énergie portant sur le réseau de bornes de recharge rapide pour les véhicules électriques, la société d’État estimant que cela lui permettrait d’accélérer son déploiement au moment où les ventes de voitures poursuivent leur croissance.

Le plan, dévoilé par le gouvernement Couillard et Hydro-Québec en 2018 dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, consiste à installer, sur une perspective de dix ans, 1600 bornes rapides de plus que celles déjà en place. Le coût serait d’environ 130 millions. La Régie de l’énergie a tenu une semaine d’audiences à ce sujet au mois d’avril.

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C’est le nombre de bornes de recharge rapide que le Québec compte déjà, en plus d’environ 1800 bornes standards, plus lentes.

La direction de la Régie a récemment indiqué au Devoir qu’elle espérait pouvoir publier la décision au mois de septembre. Elle vise désormais la semaine prochaine. Selon une porte-parole, la Régie est consciente de « l’importance du dossier et de la décision », mais la quantité de dossiers simultanés que le personnel doit traiter ces jours-ci est d’une ampleur sans précédent.

« On l’attend impatiemment, a affirmé mercredi Marc-Antoine Pouliot, chef des affaires publiques d’Hydro-Québec. On a déposé notre dossier il y a plus d’un an. Ce qu’on présentait, c’était une vision sur dix ans pour un déploiement massif de bornes de recharge rapide sur tout le territoire du Québec. »

La vente de véhicules continue d’augmenter et « 2019 a été une grosse année », a ajouté M. Pouliot. Le Québec compte déjà 200 bornes de recharge rapide, de même qu’environ 1800 bornes standards, plus lentes. « On avait quand même des actions prévues préalablement au dépôt du plan. Donc on déploie, mais une décision va nous permettre d’aller plus vite et de travailler sur une vision de dix ans. »

Effet positif sur les ventes

 

Au cours des audiences, Hydro-Québec a fait valoir qu’un réseau de recharge en expansion a un effet positif sur la pénétration des véhicules électriques sur un territoire. Le gouvernement avait pour objectif initial de voir 300 000 véhicules électriques sur les routes d’ici 2026.

Selon les données de Transition énergétique Québec, un peu plus de 50 000 rabais ont été accordés depuis 2012 pour des voitures électriques, qu’elles soient 100 % électriques ou de type hybride branchable. À la fin de 2016, ce chiffre était de seulement 12 000.

Les modèles les plus populaires sur les routes du Québec sont la Volt de Chevrolet, la Leaf de Nissan et la Prius Prime de Toyota, selon l’Association des véhicules électriques du Québec.

Un point de bascule est survenu cet été, le nombre de véhicules entièrement électriques (50,4 %) ayant dépassé celui des hybrides rechargeables (49,6 %). Le Québec compte pour environ 45 % de toutes les voitures rechargeables en circulation au Canada, précise l’AVEQ sur son site Internet.

Hydro-Québec a affirmé à quelques reprises dans le cadre de l’analyse de la Régie de l’énergie que les coûts associés au déploiement des bornes de recharge rapide n’auraient pas d’impact sur les tarifs d’électricité facturés aux clients résidentiels. Selon la société d’État, la recharge de véhicules à la maison génère des revenus, ce qui contribuera au financement de l’expansion du réseau.

Les tarifs d’Hydro-Québec sont sous les projecteurs depuis quelques mois en raison du projet de loi 34 du gouvernement Legault qui arrimerait les hausses tarifaires futures à l’évolution de l’indice des prix à la consommation.

Si le projet de loi 34 était adopté, cela signifierait qu’un projet comme le déploiement des bornes n’aurait plus à être déposé auprès de la Régie de l’énergie, a dit M. Pouliot.

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