«Sibelius», Klaus Mäkelä

Les concerts webdiffusés de Klaus Mäkelä à l’Orchestre de Paris, dont il a été nommé directeur musical à 25 ans, nous ont montré un chef tempéré, très attentif à la tension harmonique (plénitude sonore), là où l’on attend d’un jeune chef qu’il « fonce dans le tas ». « Pauvre vieux ! » nous lançait en riant Joël Le Bigot en apprenant que c’est le genre de style ou d’esthétique que l’on retrouve chez des chefs sexagénaires. Cette intégrale se situe donc à l’opposé de celle que Decca enregistra avec Lorin Maazel à Vienne. Cette dernière était claire, vive, acérée, découpée au scalpel. Celle de Mäkelä, qui repose sur un puissant fonds de cordes, est tempérée, presque brumeuse et grave. Le début de la 5e Symphonie est plutôt statique et sa construction patiente. Mäkelä ne voit guère la lumière derrière la brume. Ce choix convient évidemment au premier chef à la 4e Symphonie. On n’achètera pas cette intégrale si l’on cherche les épopées sauvages (Finale de la 6e) ou la transparence sublimée de l’intégrale Vänskä, dont Mäkelä prend aussi le contrepied.

Sibelius

★★★★

Orchestre philharmonique d’Oslo, Klaus Mäkelä, Decca, 4 CD, 485 2256

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