Deciphering the Message, Makaya McCraven

En vérité, il n’y a rien de décevant dans ce nouvel album du compositeur, chef d’orchestre et batteur américain Makaya McCraven, sinon l’extrême prudence avec laquelle il revisite les classiques du classique label Blue Note. Au contraire, ces relectures d’Art Blakey & The Messengers (When You’ve Left Your Lover, avec le vibraphone enjoué de Joel Ross, fameux partout où on l’entend joueur), Bobby Hutcherson (Tranquility, l’une des plus inventives de l’album sur le plan des orchestrations) ou Wayne Shorter (efficace Mr. Gin, rebaptisée Mr. Jin, où les cuivres de Marquis Hill, Greg Ward et De’Sean Jones entretiennent une conversation animée) sont toutes abordées avec le souci de les révéler sous un éclairage contemporain, le batteur ayant passé sa carrière à réunir le jazz et le hip-hop sans céder à la facilité. Or, contrairement à sa « ré-imagination » de l’ultime album We’re New Here (2011) de Gil Scott-Heron parue l’an dernier, McCraven innove somme toute assez peu, ce nouvel album rappelant les meilleures fusions jazz-hop parues depuis les années 1990.
 

Deciphering the Message

★★★
Jazz

Makaya McCraven, Blue Note

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