Valérie Lefebvre-Faucher nommée codirectrice de la revue «Liberté»

L’essayiste et éditrice Valérie Lefebvre-Faucher
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir L’essayiste et éditrice Valérie Lefebvre-Faucher

L’essayiste et éditrice Valérie Lefebvre-Faucher prend la relève d’Aurélie Lanctôt à la tête de Liberté. Elle complétera le tandem, qui comprend aussi la codirectrice Rosalie Lavoie, afin de poursuivre la mission de la revue littéraire et politique.

« Je suis vraiment fière de me joindre à l’équipe, lance, enjouée, la nouvelle codirectrice. C’est une revue que j’ai toujours aimée, j’en suis une lectrice depuis longtemps, une collaboratrice de temps en temps. […] La revue Liberté a joué un rôle important dans ma formation, c’est à travers elle que j’ai appris à aimer l’essai littéraire. »

Rien de plus cohérent pour Valérie Lefebvre-Faucher que d’atterrir à la direction du périodique où « toutes ses familles » se croisent. Elle fait ici référence à la littérature, un domaine dans lequel elle a étudié et évolué. Mais aussi aux idées politiques et sociales qui s’y côtoient et qui lui sont chères.

« Pour moi, la littérature peut se mêler de tout. La revue Liberté, c’est justement un endroit de prise de risque et de véritable création. On demande de réfléchir, d’aller plus loin que la pensée attendue. […] Je veux que ça reste une revue audacieuse et libre de parler de tous les sujets, même les plus tabous », poursuit cette grande défenderesse de la liberté d’expression.

Elle se dit aussi admirative du travail amorcé par Rosalie Lavoie et Aurélie Lanctôt, qui ont pris la tête de la revue il y a quatre ans avec pour ambition d’ouvrir ses horizons. En plus de préserver la tradition d’une parole engagée socialement doublée d’une sensibilité littéraire et artistique, la revue fait désormais plus de place à des sujets de l’heure : le féminisme, l’écologie, les enjeux autour du racisme, etc. Le binôme a également cherché à publier des nouvelles plumes qu’on lit peu dans les sphères littéraires traditionnelles.

En prenant la place de l’autrice et chroniqueuse au Devoir Aurélie Lanctôt — qui avait annoncé son départ en février, souhaitant consacrer plus de temps à son doctorat —, Valérie Lefebvre-Faucher compte ainsi poursuivre dans cette voie de changement.

Si le nouveau duo déborde d’idées et d’ambition, de grands défis l’attendent. La pandémie a fragilisé le périodique, dont les ventes en librairie ont beaucoup fluctué au cours des deux dernières années. Rosalie Lavoie se montre tout de même rassurante, « la revue se porte relativement bien » dans un tel contexte. « Il faut aussi savoir que rien n’est jamais gagné dans le monde des revues, c’est un travail constant, sans relâche. »

Le nerf de la guerre sera de séduire toujours plus d’abonnés. « Ce sont [eux], avec les subventions, qui nous permettent une stabilité, une indépendance aussi, car nous sommes moins à la merci du marché, des goûts du jour, et pouvons ainsi traiter de sujets qui nous tiennent à cœur », ajoute-t-elle, persuadée que « Liberté a encore de belles années devant elle ! ».

Fondée en 1959 par un groupe d’intellectuels, dont Jacques Godbout, Fernand Ouellette, Jean Filiatrault et Michel Van Schendel, la revue Liberté est publiée quatre fois par année.

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