Trois villes, trois expos qui font voyager

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Si la tournée des grands ducs n’est pas (encore) pour demain, on peut enfin s’offrir une virée dans les musées de notre coin de pays. En voici trois qui font voyager par leurs expos, et qui méritent le détour à Québec, à Montréal et en Montérégie.
S’évader grâce au cinéma
Jusqu’au 25 avril, le Musée de la civilisation de Québec invite les visiteurs à plonger dans l’univers des effets spéciaux. Créée par la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, en coproduction avec le Centre national du cinéma et de l’image animée, l’expo Effets spéciaux ! a été présentée dans quelques villes françaises avant de traverser l’Atlantique. « Nous avons adapté la version initiale au contexte québécois et nord-américain », explique Caroline Lantagne, commissaire de l’exposition.
Les visiteurs traversent trois pièces distinctes : le bureau, qui donne un aperçu du travail de préproduction, le plateau, pour découvrir le travail des créateurs pendant le tournage, et le studio de postproduction, pour mieux comprendre le travail des infographistes et autres magiciens de l’image. « Nous pensons spontanément à la science-fiction quand on évoque les effets spéciaux, dit Caroline Lantagne, mais il y en a dans tous les types de films, même les documentaires. »
Très interactive, la visite est ponctuée de stations où il est possible de tester différentes étapes de la production d’un film. Un bracelet permet de garder en mémoire le fruit de son travail. « À la fin du parcours, les visiteurs scannent leur bracelet une dernière fois et leur petite production est transposée en bande-annonce, qu’il est possible de s’envoyer et de partager. »

C’est aussi l’occasion de voyager dans l’univers de cinéastes de toutes les époques et origines, de Georges Méliès à Steven Spielberg, en passant par Olivier Dahan et Roger Cantin. « C’est un beau mélange qui reflète le cinéma d’une façon très globale et internationale tout en faisant écho à l’expertise du Québec. »
En voiture à Pointe-à-Callière
En attendant de pouvoir explorer à notre guise par les rails différents territoires, Trains, transporteurs de rêve, nous fait voir du pays grâce à plus de 1000 objets, dont des jouets qui nous ramènent à l’époque où les trains se retrouvaient sur toutes les listes envoyées au père Noël.
L’une des salles est consacrée aux films dans lesquels les convois jouent un rôle important. Impossible de ne pas s’émerveiller en apercevant la Delorean, en tout point semblable à celle propulsée par un train à vapeur dans le troisième opus de Retour vers le futur !
La partie consacrée à l’histoire reste la plus passionnante. « Le train fait rêver, mais il a aussi permis le développement du Canada comme on le connaît », rappelle Christine Defresne, chargée de projets aux expositions. La dernière salle est consacrée aux parcs montréalais, dont la naissance est liée aux tramways de jadis.
Réalisée en collaboration avec plusieurs partenaires, dont Exporail et le Musée de la civilisation, l’expo plaît tant aux enfants qu’aux nostalgiques… et aux amoureux de ce moyen de transport qui attendent impatiemment de pouvoir quitter la gare.
S’il est maintenant possible de visiter l’exposition sur place, une visite virtuelle en direct est aussi prévue le 28 février pour les gens qui ne peuvent se déplacer (10 $, taxes et frais compris).
Exporail : entre le passé… et le futur
À Saint-Constant, en Montérégie, Exporail, le musée ferroviaire canadien, abrite beaucoup plus que de vieilles voitures. Au-delà des mastodontes qui se trouvent devant nous, des milliers d’histoires sont dissimulées dans les convois. On ne regarde plus de la même manière le wagon particulier de William Van Horne, qui dirigeait le Canadien Pacifique au moment où le chemin de fer transcontinental a été construit, quand on apprend qu’il y a accueilli plusieurs amis légendaires, dont Rudyard Kipling.
Inaugurée en 2020, la nouvelle exposition permanente met notamment en valeur le travail des artisans des chemins de fer. En pénétrant dans la salle, les visiteurs traversent désormais un couloir immersif « avec une mise en scène plus théâtrale », précise Bruno Cordellier, responsable des communications. M. Cordellier souligne l’aspect humain apporté à la nouvelle expo. « On voit des ouvriers de l’époque, des officiels… Nous apercevons aussi John F. et Jackie Kennedy, qui étaient venus à la gare Windsor de Montréal, grâce aux archives du Canadien Pacifique. »
Les véritables stars du musée restent toutefois les véhicules. Cinquante voitures, dont une dizaine de nouvelles, sont exposées. Il est aussi possible de visiter l’intérieur de quelques wagons en respectant les mesures sanitaires. Si leurs histoires sont racontées, les enjeux d’aujourd’hui sont aussi évoqués, tout comme l’avenir.
À découvrir avec ses yeux d’enfant.
À surveiller
• Animé par Émilie Bibeau, le balado Raconter Montréal propose d’explorer la ville en prenant conscience de ce qui se trouve sous nos pieds. On y découvre une multitude de faits étonnants qui nous permettent de mieux imaginer la vie des Montréalais d’avant. Accessible et captivant.
• Pour la semaine de relâche, Pointe-à-Callières propose un rallye extérieur gratuit.
• Pour sa 13e édition, le Festival Art souterrain propose un volet virtuel du 20 février au 30 avril et un volet urbain dans les souterrains de Montréal du 10 au 30 avril prochain.
• À Trois-Rivières, le Musée Pop a concocté une foule d’activités sur place et en virtuel pour la relâche.
• À noter que les déplacements entre les régions ne sont pas recommandés en ce moment.
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