Quoi voir au FIFA?

Une scène du film «Still Max»
Photo: Fournie par le FIFA Une scène du film «Still Max»

La 40e édition du Festival international du film sur l’art, qui se tient du 15 au 27 mars, est la plus foisonnante de son histoire. Pour vous aider à vous y retrouver, nos critiques danse, arts visuels et musique ont repéré quelques incontournables.

La sélection danse de Léa Villalba

 

Emersion. La réalisatrice Aline-Sitoé N’Diaye nous plonge dans le quotidien de Yaa, jeune fille métisse de 15 ans qui n’aime pas qui elle est. Elle est confrontée à sa couleur de peau lorsqu’elle découvre, dans un magasin, les nuances des chaussons de danse.

Au Musée McCord le 17 mars, dans le cadre de l’événement Films dansés et société : pour un nouvel impact
 

La nuit de la danse. Mélanie Demers, Édouard Lock, Hofesh Shechter et plusieurs autres seront mis à l’honneur en cette nuit de célébration de la danse. Une vingtaine de films de la programmation seront présentés sur grand écran. Une bonne façon de ne rien rater !

Au théâtre Outremont le 18 mars, à partir de 17 h 30

 
 

Firestarter : The Story of Bangarra. Dans cette proposition cinématographique, Wayne Blair et Nel Minchin explorent la perte et la reconquête de la culture aborigène. Ils suivent les trois frères fondateurs de la compagnie de danse contemporaine aborigène australienne Bangarra Dance Theatre et dévoilent comment ils ont réussi à se renouveler au fil du temps pour devenir une institution à la renommée internationale.

En ligne à partir du 16 mars, ou au théâtre Outremont le 19 mars

 
 

Body-Buildings. Fusionner la danse, le cinéma et l’architecture, c’est le défi que s’est lancé le réalisateur portugais Henrique Pina. Sur six œuvres d’architecture, dans son pays d’original, il filme des artistes en danse s’approprier l’espace et élaborer une danse planante, impressionnante.

En ligne à partir du 16 mars, ou au Centre canadien d’architecture le 26 mars

 
 

The Swan at the Mouth of the River. Cette œuvre cinématographique s’immerge dans la fin d’une carrière, la dernière montée sur scène de l’artiste Bernd Burgmaier qui enfile ses pointes pour interpréter Le cygne mourant. Ce docu-danse retrace la fin et la suite de la trajectoire d’un danseur, mettant en avant les perceptions binaires du genre et de la vie.

En ligne à partir du 16 mars, ou au cinéma du Musée le 26 mars
 

La sélection musique de Philippe Renaud

 

Laurent Garnier : Off the Record. Pionnier duhouse français, le compositeur et DJ a défriché cette musique dès le milieu des années 1980, récoltant en chemin la reconnaissance de ses illustres pairs Jeff Mills, Carl Craig, Ellen Alien et Richie Hawtins, qui témoignent tous devant la caméra du documentariste Gabin Rivoire.

Au théâtre Outremont le 19 mars
 

LICHT Stockhausen’s Legacy. Le réalisateur néerlandais Oeke Hoogendijk fait la chronique de l’exploit de l’Opéra national des Pays-Bas, celui d’avoir créé pour la première fois le colossal opéra (29 heures) Licht du mythique compositeur contemporain allemand Karlheinz Stockhausen, décédé avant qu’une telle entreprise ait pu voir le jour.

Au cinéma du Musée le 20 mars
 

La sélection arts visuels de Nicolas Mavrikakis

 

Restituer ? L’Afrique en quête de ses chefs-d’œuvre. Si vous doutez encore de la pertinence de restituer les œuvres d’art africain à leur pays d’origine, il faut voir ce documentaire de Nora Philippe. Bronzes du Bénin, trésors royaux d’Abomey… « Des centaines de milliers d’œuvres et d’objets africains vivent aujourd’hui dans nos musées en Occident », précise le film. Un pillage qui s’est principalement fait lors des invasions coloniales. Un film coup-de-poing.

Au cinéma du Musée le 25 mars

 

Le musée et le milliardaire anticonformiste. « Money Creates Taste », écrivait sarcastiquement dans les années 1990 l’artiste Jenny Holzer dans l’un de ses célèbres truismes. Avec l’explosion des prix des œuvres sur un marché de l’art délirant, spéculatif et valorisant souvent le médiocre, les musées seront-ils soumis au bon — et surtout au mauvais — goût de collectionneurs hyperfriqués ? C’est ce que le film d’Olivier Lemaire nous laissera comme impression. On y suit l’évolution du nouveau musée Bourse de commerce / Pinault collection à Paris en 2021, conçu par l’architecte Tadao Ando. Le meilleur y côtoie le pire.

Au Centre canadien d’architecture le 27 mars

 
 

Still Max. Depuis près de 50 ans, Max Dean a réalisé des performances, des installations, des vidéos d’art, des photographies, des œuvres interactives ayant marqué l’histoire de l’art du Canada. Sa Chaise robotique qui se démembre et se reconstruit seule est une œuvre majeure. Ce film de Katherine Knight parle avant tout de son travail récent, mais fait des liens entre sa création et sa vie personnelle, en particulier avec sa manière d’aborder artistiquement son cancer de la prostate.

Au Centre canadien d’architecture le 19 mars

 
 

FIFA expérimental. L a commissaire Nicole Gingras a sélectionné sept films expérimentaux réalisés par Charlotte Clermont, Nayla Dabaji, Guillaume Vallée… On y remarquera International Dawn Chorus Day (2021), de John Greyson, où des oiseaux dialoguent lors d’une rencontre vidéo en ligne. Célébration de la liberté alors que les humains étaient isolés pour cause de COVID-19 ? Bien plus que cela. Les oiseaux y parlent en fait du cinéaste Shady Habash, mort dans une prison en Égypte, ainsi que de l’écrivaine et activiste Sarah Hegazi, elle aussi emprisonnée et torturée dans ce même pays.

Au théâtre Outremont le 17 mars

  
 

Joan Mitchell. Une femme dans l’abstraction. Elle fut l’un des plus grands artistes abstraits du XXe siècle. Cet énoncé qui ne correspond pas aux règles de l’écriture inclusive respecte le désir de Mitchell, qui ne voulait pas être réduite au ghetto des « femmes artistes ». Dans les années 1950, il y avait des critiques qui osaient prétendre que les femmes ne pouvaient pas peindre. Et les galeries de l’époque ne prenaient pas plus que deux femmes dans le groupe d’artistes qu’elles défendaient. « C’était leur quota », de dire Mitchell dans ce film de Stéphane Ghez.

Au cinéma du Musée le 26 mars

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